
Nous vous avions parlé dans un précédent article de l’approche de la sophrologie à l’hôpital pour les patients, mais aussi le personnel soignant.
Dans cet article, nous vous parlions d’un cas concret que nous avions éprouvé. Entre avril et juillet 2020, nous avons répondu à l’appel de la direction et du service MPR (Médecine Physique et Réadaptative) de l’hôpital Simone Veil auprès de 33 patients COVID sortis de réanimation.
Nous souhaitons, dans cet article, vous livrer des témoignages de patients et personnels soignants.
Nous verrons donc en quoi la sophrologie a permis, au cours de cette expérience, de :
- Réduire le stress post-traumatique des patients,
- Optimiser leur temps de rééducation;
Nous verrons aussi comment la sophrologie a permis au personnel soignant de traverser cette épreuve en donnant des clés pour :
- Gérer le stress,
- Optimiser la récupération.
Des effets bénéfiques pour les patients
Notre équipe de sophrologues a pris contact physiquement avec les patients, pour leur présenter la sophrologie, et leur expliquer que, s’ils le souhaitaient, ils pouvaient en bénéficier.
33 patients ont répondu présents. Après cette expérience, les bénéfices de la sophrologie ont largement été reconnus par les experts de santé qui les accompagnaient, mais aussi par les patients eux-mêmes.
La sophrologie a permis de réduire le stress post-traumatique
D’après Séverine OUAREZKI, cadre de santé MPR la sophrologie a permis “de réduire le stress post-traumatique des patients, qui pour la plupart ont été intubés plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans un contexte de confinement, et donc coupés de leurs proches à leur réveil. Le stress post-traumatique était alimenté également via la télévision ou les réseaux sociaux, qui diffusaient à ce moment essentiellement des informations sur le COVID, l’impact que cela avait sur la population, le nombre de morts par jour…“
La sophrologie a permis d’optimiser le temps de rééducation
En se préparant mentalement (psychiquement et physiquement) à chaque séance
D’après Séverine OUAREZKI, la sophrologie a permis d’aider les patients à “s’axer davantage sur la rééducation afin de potentialiser leurs efforts, et qu’ils soient d’autant plus bénéfiques.”
Jennifer COME, cadre de santé rééducateur, appuie cet axe en disant qu’elle a permis “de libérer mentalement et émotionnellement le patient afin d’optimiser son temps de rééducation”.
Côté patient, monsieur H, 49 ans, comptable, rugbyman amateur, a passé 1 mois de réanimation en coma artificiel et a eu des complications nécessitant une sonde gastrique. Il a pu bénéficier de notre accompagnement et appuie l’idée exposée plus haut en déclarant que “le fait de se préparer mentalement était facilitant”, car “les séquences de rééducation étaient parfois douloureuses (physiquement, psychiquement), difficiles” et il appréhendait “le programme à venir”.
En luttant contre la dépression
Monsieur LB, 60 ans, chef d’exploitation PME, est entré aux urgences début avril, sorti d’hospitalisation mi-juin avec prolongation de rééducation en Hôpital de Jour (HDJ) jusqu’à mi-juillet. Il affirme que la sophrologie lui a permis de lutter contre la dépression. “J’étais complètement déprimé, je m’en voulais d’avoir infligé cette épreuve à ma femme, mes gosses, et pourtant j’étais en vie ! […] Je ne connaissais pas la sophrologie, ça a été une succession de prises de conscience, la capacité à me décontracter, l’acceptation de ce qui m’arrivait et le pouvoir de faire de cette épreuve une force. Les séances m’ont aidé à lâcher les émotions négatives et à être plus présent, à me sentir acteur dans ma convalescence, chaque petit progrès je les ai valorisés.”
La sophrologie a permis d’anticiper la sortie pour certains patients
Après l’épreuve physique et psychologique qu’a été cette maladie pour certains patients, beaucoup redoutaient le “retour à la vie normale”. Pour monsieur H, qui est resté plusieurs semaines à l’hôpital, “les séances de sophrologie ont permis d’anticiper et de préparer la sortie, pour la vivre au mieux.”
Du côté des soignants : La sophrologie dans une démarche de Qualité de Vie au Travail
Les professionnels de santé, eux-mêmes, ont pu être en difficultés personnelles à certains moments. La perte de proches dans un contexte de confinement, pouvant les priver d’obsèques respectables, ou, encore, l’isolement physique, ont pesé sur les épaules des soignants. Sans oublier bien sûr le stress que les équipes ont subi particulièrement durant cette période.
La sophrologie pour accompagner le deuil
Nos équipes sont surtout intervenues dans une volonté de répondre aux besoins de relâchement dont avaient besoin les soignants. Selon Jennifer Come, cadre de santé rééducateur, “les séances sont vécues comme un moment d’apaisement permettant de mettre en « pause » et de décharger le trop-plein d’émotions provoqué par la situation sanitaire exceptionnelle.” Les rééducateurs ont d’ailleurs souhaité “terminer cette année par une séance de groupe.”
Cette expérience nous a convaincus de l’utilité de la sophrologie dans un service hospitalier tant au niveau de l’aide aux patients que pour améliorer la qualité de vie au travail des soignants.
Les témoignages des patients, du personnel soignant et des chefs de service nous incitent à pousser la sophrologie et à l’inscrire dans la durée. C’est pourquoi nous souhaitons qu’elle devienne une composante naturelle dans les services hospitaliers.
Nous vous invitons à lire notre étude de cas, pour en découvrir plus sur cette expérience.
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L’équipe de Sofr’expert