Et si la sophrologie avait toute sa place à l’hôpital ?
Créée et développée en 1960 par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo (1932-2017), la sophrologie se propose de soulager un grand nombre de troubles.
Pour cela, elle s’appuie sur 2 types d’exercices :
- La “relaxation dynamique” : respiration contrôlée et détente musculaire
- La “sophronisation”: visualisation d’images positives
Ces moyens sont mis en oeuvre en suivant les principes suivants :
- L’intégration du schéma corporel, soit la représentation que chacun se fait de son propre corps au niveau des ressentis physiques ou des émotions et des pensées. Ici est visée l’amélioration de la concentration et de la perception de soi.
- Le principe d’action positive, soit un renfort de la pensée positive dans le corps et l’esprit afin d’améliorer l’image de soi. Le but étant d’aller de l’avant dans ses projets, de se réaliser.
- Le principe de la réalité objective, soit voir les choses et les personnes comme elles sont réellement (sans interprétation). Ici, on fixe des objectifs réalistes et réalisables.
Cet outil peut donc être utilisé de différentes manières :
- Comme un moyen d’améliorer son quotidien, pour réussir à gérer le stress ou les angoisses, par exemple.
- Comme préparation mentale. Par exemple, pour une compétition sportive ou lors d’une intervention chirurgicale.
- A titre thérapeutique, en complément de traitements médicaux (la sophro ne se substitue pas aux prescriptions médicales), pour gérer la douleur, faciliter un parcours de soin.

Pourquoi faire entrer la sophrologie à l’hôpital ?
De la détente corporelle jusqu’à l’harmonie du corps et de l’esprit, cette méthode apporte une vraie valeur ajoutée à un service hospitalier, que ce soit pour les patients ou pour le personnel médical.
Dans un premier temps, la sophrologie à l’hôpital cherche à améliorer la qualité de vie des patients par rapport à des douleurs physiques ou psychiques. L’avantage de cette méthode est qu’elle n’est ni invasive, ni iatrogène et qu’elle respecte leur fatigabilité.
De plus, l’accompagnement peut être personnalisé afin de créer une vraie relation avec le patient et de s’adapter réellement au contexte, à l’histoire, médicale ou non, du patient, et à sa personnalité.
Dans un second temps, la sophrologie est également utile dans le cadre d’un vrai soutien managérial. En effet, elle bénéficie au personnel médical hospitalier en permettant de réduire leur stress, en améliorant la concentration et la mémorisation, et en renforçant la cohésion d’équipe.
Qui peut en bénéficier le plus ?
1. Les patients
La sophrologie est particulièrement efficace lorsqu’on l’intègre aux équipes hospitalières pluridisciplinaires. Il peut s’agir de patients en rééducation (suite à un syndrome post traumatique ou non) et en soins palliatifs.
Elle est alors associée à ces soins pour des patients en phase curative de consolidation ou en phase palliative avec rémission possible. L’objectif est d’accompagner ces patients dans des situations difficiles et/ou délicates, et d’améliorer leurs conditions de vie.

2. Le personnel soignant dans le cadre de la QVT
Le personnel soignant au plus près des patients est souvent soumis à de fortes tensions et a peu d’espace pour relâcher la pression. En aménageant des séances collectives ou personnalisées de sophrologie, on remarque une nette amélioration de la gestion du stress au sein des équipes.
Un cas concret : l’expérience à l’hôpital Simone Veil à l’été 2020
Entre Avril et Juillet 2020, nous avons eu la belle opportunité d’intervenir auprès de 33 patients COVID sortis de réanimation. Ils avaient été pris en charge dans le service de rééducation de l’hôpital Simone Veil à Eaubonne dans le 95.
Le parcours inédit et traumatisant de ces patients nécessitait une approche globale intégrant tout aussi bien la rééducation, au sens strict, que les aspects psychologiques de la personne. La sophrologie trouvait donc toute sa place dans cette approche.
Pour l’équipe soignante, la sophrologie a permis de « libérer mentalement et émotionnellement les patients afin d’optimiser le temps de rééducation ». Les séances individuelles et collectives ont constitué un « levier sur la motivation et l’investissement ». Cela leur a permis d’être totalement présents et réellement acteurs dans leur prise en charge rééducative.

Ainsi, comme l’explique le Dr Catherine Guillemot, médecin référente spécialisée dans la médecine physique au service médecine physique et réadaptative de l’hôpital Simone Veil :
« les patients sont plus disponibles mentalement pour leur prise en charge rééducative et (peuvent) avancer dans la récupération de leur autonomie tant physique que psychologique, les deux étant intimement liés ».
Nous avons aussi travaillé auprès du personnel soignant de l’hôpital, ce qui a été particulièrement apprécié. En effet, aux vues de l’envergure de cette crise sanitaire, nous leur avons apporté un réel soutien pour gérer leurs émotions parfois lourdes, pour souffler et récupérer. A noter que nous avons, depuis l’été 2020, continué ce travail avec eux.
Grâce aux témoignages des patients, du personnel soignant et des chefs de services, nous sommes aujourd’hui convaincus que cette approche doit s’inscrire dans la durée et doit devenir une composante naturelle de tout projet thérapeutique de rééducation.
Un projet pour votre établissement ? Des questions sur la sophrologie à l’hôpital ? Discutons-en, contactez-nous à : contact@sofrexpert.com.
L’équipe de Sofr’expert